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Avec ma plus belle révérence.
15 décembre 2011

Intermède naïf

Bon, il faut bien que j'vienne mettre mon grain de sel de l'histoire, ça me chatouille beaucoup trop. 

Avant-hier, mardi 13 décembre 2011, un homme, fraîchement sorti de prison, a sorti une arme en plein marché de Noël et a tiré dans le tas avant de retourner son arme contre-lui. Que vous soyez Belges ou non, vous avez du avoir vent de cette histoire.

Ce qui me chatouille, en réalité, n'est pas l'histoire en elle-même, mais le foin que l'on en fait. A-t-on réagit de cette façon lors de attentats en Norvège, ou de ceux de Madrid? Je ne cautionne pas l'acte, je suis attérée par l'humain. Il me semble que soit tu trouves scandaleux tous les attentas, soit tu réagis pas plus parce que ça se passe chez toi. D'un côté, j'essaie vraiment de comprendre, mes études devraient m'y aider et de l'autre, impossible de ne pas être excédée voire même écoeurée par la masse de réactions.

J'ai également les poils qui se hérissent à la fois quand je lis des articles ou commentaires qui soulignent le fait que le tireur était arabe et potentiellement musulman, et à la fois quand je découvre la teneur moralisatrice de ce qui leur est répondu. J'ai déjà suffisamment de mal à me dépatouiller pour savoir ce que je dois en penser, je n'ai pas en plus besoin qu'on viennent me fourrer le crâne avec de la démagogie moralisatrice. Je suis au milieu du champ de bataille, j'absorbe les balles des deux côtés et je cherche un troisième camp où me réfugier. Ni l'un ni l'autre ne me convient. Je n'ai pas envie de clamer partout qu'il était arabe et voilà. Je ne peux pourtant pas nier que ça renforce l'émoi suicité par le drame. Je n'ai pas non plus envie de contribuer à la trainée de poudre de tolérance multiculturelle. L'idée est splendide mais elle n'est pas réaliste. Notre tolérance a des limites et elles sont bien plus proches que ce qu'on ne croit.

Les réactions de la partie multiculturelle ne sont-elles pas aussi grandes parce que, en soi, l'évènement crée un conflit cognitif? Un conflit interne entre ce qui est ressenti, vécu et entre ce que l'on voudrait pouvoir penser?

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